Le Papangue, dernier rapace diurne de La Réunion
Le Papangue, dernier rapace diurne de La Réunion
Le Papangue ou Busard de Maillard (Circus maillardi) est le dernier rapace diurne nicheur de La Réunion où il est désormais endémique. Autrefois présent à Maurice, il y a disparu. Appartenant à la famille des Accipitridés, il a un rôle important dans l’équilibre des écosystèmes locaux. La population est estimée à moins de 250 couples reproducteurs.
Morphologie
Le Papangue mesure entre 50 et 59 cm, pèse entre 600 et 1000g pour une envergure allant de 125 à 140cm d’envergure. Il présente un dimorphisme sexuel marqué. Le mâle adulte a un plumage gris clair avec des taches noires sur les ailes. La femelle est plus grande, avec un plumage brun tacheté. La transition vers le plumage adulte s’effectue au cours de la deuxième et la troisième année.
Ce rapace est un carnivore opportuniste. Avant l’arrivée de l’homme et l’introduction de mammifères, le papangue devait se nourri d’espèces présentes sur l’île, que ça soit des oiseaux de petite taille ou des reptiles. Suite à l’arrivée de l’Homme, plusieurs espèces sont arrivées comme les musaraignes, souris grises ou rats. Le papangue a donc profité de ces nouvelles proies potentielles.
Habitat
Il fréquente divers habitats. Il affectionne la zone entre 500 et 1500m d’altitude mais peut être retrouvé à 2200 m ou dans la forêt sèche de l’Ouest. Il niche sur des pentes raides et boisées, en forêt indigène, jusqu’aux pentes moyennement raides, dans des habitats semi-naturels composés de friches au sein de milieux arbustifs et arborescents. Les cultures ne représentent d’ordinaire pas un milieu favorable pour la nidification ce rapace à la différence de certaines espèces de Circus affiliés aux agro-écosytèmes.
Même s’il est présent dans plusieurs habitats (anthropisés ou naturels), le Papangue était essentiellement forestier avant la colonisation de l’île par l’Homme. Le territoire de chasse et de reproduction est diversifié et constitué de zones ouvertes de zones forestières. L’espèce peut aussi se cantonner dans des zones humides. Ce rapace, favorise les habitats à végétation mixte composés de milieux plus ou moins dense avec différentes strates (arbustives à arborées) sur des pentes plus ou moins fortes.
Menaces
La population de Papangue est stable mais avec peu de couples reproducteurs, ce qui rend l’espèce sensible à différentes menaces. La chasse, la capture ou les collisions sont des causes principales à la réduction de la population des rapaces. L’introduction de prédateurs comme le chien ou le rat sont également des menaces pour les Papangues. La perte de l’habitat lié à une urbanisation croissante impacte aussi la population de ces prédateurs. Avec les rodenticides, le Papangue peut être une victime d’empoisonnement secondaire.
Conservation
Il est classé comme espèce en danger (EN) par l’IUCN, il bénéficie d’une surveillance régulière et d’un Plan National d’Actions mené par la SEOR. Différentes actions de dératisation et de suivi temporel des Papangue sont organisées pour préserver et en apprendre plus sur l’espèce. Pour limiter l’empoisonnement secondaire aux raticides, des actions de sensibilisations auprès des agriculteurs ont été faites pour réduire leur utilisation de rodenticides. Das actions de lutte contre le braconnage sont également mises en place. Les oiseaux blessés sont soignés puis relâches et des actions de sensibilisation auprès du grand public est fait.